Ce 17 avril 2023 j’ai suivi cette conférence de Pedro Correa au BAO Elan Vital Institute.
Suite à une crise de vie, Pedro Correa est passé de cadre dans une grande banque à artiste photographe. En 2019, lors d’une remise de diplômes à l’UCLouvain (Belgique), Pedro Correa dénonçait "les valeurs de consommation d'égocentrisme, d'accumulation, de compétition du système dans lequel on surnage", et invitait les jeunes à inverser la tendance vers une société plus heureuse et plus juste*. Ce discours a fait des milliers de vues sur youtube. Il témoigne de son parcours dans le livre “Matins clairs - lettre à tous ceux qui veulent changer de vie” chez l'Iconoclaste.
Résumé officiel de la conférence : "Le modèle de société qui nous a été proposé depuis 3 générations, celui dans lequel nous avons été immergé·es depuis notre naissance, a épuisé toutes les ressources de notre planète, tout comme les ressources humaines, notre élan vital. La notion de travail même est en pleine transition."
Document invitation bao
Ce que j’en retiens :
Malgré les technologies les plus poussées, on n'a jamais été aussi malheureux en temps de paix, comme le montrent les statistiques : taux de suicide, de consommation d'anxiolitiques et de drogues, de décrochage scolaire, de dépressions, de burnout, ... qui ont un impact sur le quotidien des entreprises - absence des employés ou manque d'implication par manque d'énergie.
Suite à la révolution industrielle, on a pensé que le confort matériel suffirait à nous rendre heureux. Aujourd’hui, les besoins matériels fondamentaux sont nourris, mais on a oublié les autres besoins, immatériels :
- l'amour, tabou en entreprise : "on n'est pas chez les Bisounours”
- le lien fraternel, indispensable à la survie (expérience des nourrissons en pouponnière => l'espérance de vie augmente avec la qualité des liens)
- le lien avec le vivant
- l'empathie, la collaboration, la gestion des émotions => écouter, nommer, canaliser
- le sens de la vie, la quête d'impact positif, à l'inverse des "bullshit jobs" - selon le terme de l'anthropologue américain David Graeber, jobs dénoncés par l'humoriste Karim Duval.
On sait aujourd’hui qu’une hygiène de vie élargie est nécessaire à une bonne santé : on doit prêter attention aux souffrances non localisées de l’âme ou du cœur et aux liens corps-coeur-esprit.
Selon Pedro Correa, le burnout serait un deuil, à l’échelle individuelle et collective.
Les phases du deuil sont des étapes nécessaires pour que le corps, l'esprit et l'âme acceptent l'inacceptable. Ici il s’agit du deuil de nos croyances.
A l’échelle collective, c’est le deuil sociétal de notre système passé : on nous a fait croire pendant 2 siècles que le bonheur était matériel, on nous a menti, on n'a pas pris soin de nous, ni de notre planète.
Un post plus détaillé sur le parallèle entre deuil et burnout suivra - la question me travaille depuis quelques temps.
Les personnes passées par le burnout seraient des éclaireurs du système vers sa décroissance.
Cette hypothèse me parle : suite au burnout, il n’est pas rare de voir des gens diminuer leur temps de travail ou aller vers un job avec plus de sens (moins de “bullshit”) mais un salaire moindre…
Pour finir sur une note optimiste, je reprends les 2 bonnes nouvelles avec lesquelles Correa a conclu sa conférence :
Comme ce sont des phases, on va arriver vers l'acceptation.
Une part de la société a déjà accepté que le système est révolu : celle engagée dans la transition.
lien vers le discours de Pedro Correa : https://youtu.be/uAE22c19EjU
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